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mortuaire étaient tenus par le général Lafayette, le maréchal Clauzel, M. Laffitte et M. Mauguin. Des jeunes gens traînaient le char funèbre, que suivaient des proscrits venus de tous les points de cette Europe, esclave des rois. Deux bataillons seulement composaient les troupes d’escorte, mais les gardes nationaux faisaient partie du convoi, au nombre d’environ dix mille, ayant tous le sabre au côté. Les artilleurs de la garde nationale s’étaient munis de cartouches, ils avaient leurs mousquetons chargés, et parmi les membres des sociétés populaires, beaucoup portaient, à demi-cachés sous leurs habits, des pistolets ou des poignards. Le temps, incertain et pluvieux, semblait ajouter à cette tristesse, mêlée de colère ou d’effroi, qui pénétrait toutes les âmes. Arrivé à la hauteur de la rue de la Paix, le cortège est tout-à-coup détourné de sa route, et entraîné autour de la colonne Vendôme par quelques jeunes gens enthousiastes. La frayeur gagne le poste de l’état-major, rangé en bataille sur la place ; il rentre précipitamment ; les portes de l’hôtel se ferment. « On insulte aux mânes de Lamarque ! », crient aussitôt des milliers de voix, et il faut que les soldats sortent du poste pour rendre les honneurs militaires au cercueil qui passe. Ce fut le premier épisode de cette fatale journée ; et aux cris de Vive

    à 2, 000 hommes18, 000
    Huit régiments de cavalerie, à 500 hommes4, 400
    Garde municipale à pied et à cheval.2, 000
    24, 000

    Indépendamment de ces forces, 30, 000 soldats étaient échelonnés dans les environs de Paris, et le gouvernement pouvait compter sur le concours de 6, 000 gardes nationaux environ