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l’Europe monarchique l’affermissement de Louis-Philippe sur le trône. Le principe de l’usurpation n’avait pas cessé d’être maudit à Vienne, mais on s’y félicitait de la sagesse de celui qu’on y appelait l’usurpateur. De là, refus d’appuyer toute entreprise tentée contre le gouvernement français. Tenir des prétendants en réserve pour en menacer au besoin Louis-Philippe, et imposer à ces prétendants, à travers mille égards hypocrites, une inaction soigneusement calculée, tel était le double aspect de la politique autrichienne à l’égard de la dynastie d’Orléans.

Diverses circonstances, si elles n’avaient été jusqu’ici tenues dans l’ombre, auraient découvert le fond de cette politique.

Il y avait alors en Suisse un général de l’Empire. Ennemi du gouvernement qui avait prévalu en France, ce général fit passer sous les yeux du prince de Metternich, par l’intermédiaire de M. de Bombelles, diverses propositions ayant trait au rétablissement du duc de Reichstadt et suivies d’un projet de constitution impériale. Mais, non content de fermer l’oreille à ces propositions, le prince de Metternich en donna communication à un correspondant de la duchesse de Berri, et ce fut là le point de départ de la négociation dont nous avons parlé. La cour de Massa n’hésita pas à se mettre en rapport avec quelques Bonapartistes dans le dessein, qui leur était commun, de renverser Louis-Philippe. Mais il était difficile qu’on s’entendît : les uns ne voulaient rien tenter qu’avec le drapeau tricolore ; la cour de Massa ne pouvait renoncer au