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dène en était profondément irrité, et que son refus était la manifestation énergique d’un mécontentement dont il lui était impossible de révéler à l’Europe le secret.

On s’expliquait mieux le manifeste publié, au nom de Ferdinand VII, par M. Calomarde. L’Espagne n’ayant pas été partie prenante aux traités de Vienne, Louis-Philippe, en adhérant à ces traités, n’effaçait pas suffisamment aux yeux d’un monarque absolu, la tache de son usurpation.

Ne pouvant gagner le gouvernement espagnol, le Palais-Royal résolut de l’effrayer.

La nouvelle de la révolution de 1830 avait attiré à Paris, de tous les points de l’Europe, les plus illustres victimes de la tyrannie de Ferdinand VII. Réunis par une infortune semblable et par de communes espérances, MM. Mendizabal, Isturiz, Calatrava, San Miguel, le duc de Rivas, Martinez de la Posa, le comte de Toréno, etc…, avaient formé, à Paris, une espèce de junte, dont le but avoué était de révolutionner l’Espagne. Pour seconder cette réunion, les patriotes français en formèrent une seconde sous le nom de comité espagnol. Ce comité, qui se composait de MM. Dupont, Viardot, Marchais, Schœlcher, Chevallon, Etienne Arago, Gauja, Loëve-Weimar, Garnier-Pagès, se mit à l’œuvre avec beaucoup d’ardeur. Une souscription fut ouverte, et on recueillit des sommes considérables. Le colonel Pinto était entre les patriotes des deux nations l’intermédiaire principal. Un banquier, M. Calvo, prit en main les intérêts financiers de l’émigration espagnole. Il fut question d’ouvrir un emprunt. Fonder