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commandant Sowinski lui fait jurer sur le crucifix de ne pas se rendre. Bientôt ils sont forcés, mis à mort, et Sowinski tombe percé de coups sur l’autel.

Maîtres de Wola, les Russes y logent de l’artillerie, et ils en sortent vers midi, sous le feu de cent pièces qui les protègent, pour attaquer la seconde ligne. Cette ligne appuyée sur le faubourg de Czyste, était couverte en cet endroit par 40 pièces de canon, sous les ordres du nonce Roman-Soltyk[1], et du général Bem, cet artilleur incomparable qui avait été si fatal à Diébitch dans la journée d’Ostrolenka. En voyant les Russes déboucher du fort, le général Bem aligne ses pièces de campagne, fait un feu terrible, renverse infanterie et cavalerie et nettoye tout le terrain jusqu’aux retranchements de Wola, que Soltyk inonde d’obus et de projectiles. Le généralissime Malachowski saisit ce moment, pousse deux bataillons du 4e de ligne pour reprendre Wola, et une lutte acharnée s’engage aux pieds de ce fort hérissé de canons, défendu par une infanterie double en nombre. Quatre bataillons de grenadiers viennent la renforcer encore. Trois fois ces masses fondent sur les deux bataillons polonais ; chaque fois elles sont ramenées sur le fort par une de ces charges à la baïonnette qui ont immortalisé le 4e de ligne. L’ennemi se voit forcé d’envoyer contre eux les escadrons de Chilkoff, et les deux bataillons, n’étant pas soutenus, se replient en bon ordre sur le faubourg de Czyste. Les Russes étaient maîtres de la première ligne dont ils occupaient les points culminants.

  1. Le même qui a écrit l’histoire de la Révolution de Pologne.