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il allait compléter l’investissement de Varsovie par sa jonction avec Paskéwitch.

Le 19 août, Krukowiecki assembla un conseil de guerre, et de tous les partis que l’on pouvait prendre on négligea celui qui était à la fois le plus hardi et le seul praticable, celui que le dictateur lui-même conseillait, qui était de livrer bataille sous les murs de Varsovie avec l’ensemble des forces dont le gouvernement disposait. Uminski proposa de détacher une moitié de l’armée sur la rive droite de la Vistule, dans la Podlachie, pour approvisionner la capitale et la rendre capable d’une longue défense. Dembinski voulait que toute l’armée abandonnât Varsovie pour se transporter en Lithuanie en écrasant sur son passage les petits corps de Rosen et de Golowin. Ces deux derniers plans n’étaient évidemment admissibles qu’après la mise à exécution du premier. Car lorsqu’on aurait livré bataille, il serait temps, en cas de défaite, de se retrancher dans la ville, de l’approvisionner par la rive droite, d’armer le peuple, de barricader les rues et de recommencer l’immortelle défense de Sarragosse. Quant à la proposition de Dembinski, elle n’était bonne qu’en dernière analyse et comme parti extrême. Ce fut le plan d’Uminski qu’on adopta, plan funeste, car il divisait une armée déjà trop faible pour aviser quinze jours trop tôt au ravitaillement d’une ville dont le plus grand danger pour le moment n’était pas la famine, mais l’assaut.

On envoya donc Ramorino avec 20,400 hommes et 42 pièces de canon, dans la Podlachie, Lubienski avec un détachement de 4,000 hommes, dans le