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britannique, et forcé les Belges à ne plus croire ni à notre habileté ni à notre prépondérance. Voilà le mal. Les suites, on les peut déjà prédire. Les Anglais viennent d’acquérir au nord de nos frontières une tête de pont pour la guerre ; et puis, Birmingham, Manchester, sont à nos portes. On nous promet, il est vrai, que les forteresses jadis élevées contre nous seront démolies. Démolies ? quand il nous était si avantageux de les laisser debout en les faisant nôtres ! Au surplus, le comte Grey a réfuté, sur ce point, le discours de la couronne : réfutez donc les explications offensantes du comte Grey. Pour ce qui est de la Pologne, était-il possible oui ou non, de la secourir autrement que les armes à la main ? Vous avez offert votre médiation : a-t-elle été acceptée ? Voilà ce qu’il fallait nous apprendre. Chose étrange ! Vous avez consenti à faire partie d’un congrès, pour terminer un conflit resserré entre la Belgique et la Hollande, et vous n’avez pas su provoquer un congrès pour substituer les négociations à une guerre affreuse. Pourquoi une conférence, après l’insurrection de Bruxelles ? Pourquoi pas une conférence, après l’insurrection de Varsovie ? Serait-ce que, dans le premier cas, la ligue se formait contre nous, tandis que dans le second, elle se serait formée contre la Russie ? Encore si vous aviez reconnu la nationalité polonaise ! Car à moins que la France, gouvernée par vous, ne soit tout-à-coup devenue la risée des nations, nous devons admettre qu’il y a quelque autorité dans son vouloir, énergiquement manifesté. Quel effet n’aurait pas produit dans la Lithuanie, dans la Volhynie, dans la Podolie, dans