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gique, sans doute, puisqu’il procédait contre elle par voie de surprise ; mais, au point de vue de la diplomatie, il était dans son droit. Aucun traité ne le liait aux Belges qui, pour lui, n’étaient que des rebelles. Et envers la Conférence quelles étaient ses obligations ? Il n’avait consenti à une suspension d’armes que comme à une mesure préliminaire, devant conduire à un armistice qui n’avait pas été conclu, à des arrangements qui ne s’étaient pas effectués. Son adhésion aux protocoles du 20 et du 27 janvier aurait pu seule l’engager, si les cinq Puissances, après avoir déclaré ce pacte irrévocable, ne l’avaient anéanti elles-mêmes, pour le remplacer par le traité des 18 articles. Or, Guillaume avait hautement protesté contre les 18 articles, et c’était lui qui pouvait avec raison reprocher à la Conférence une violation d’engagements précis et formels. Les Hollandais étaient donc fondés à trouver l’intervention française empreinte de violence et d’injustice, dès que notre armée, au lieu de s’avancer au nom du principe révolutionnaire attaqué ou d’un intérêt français compromis, ne se présentait plus que comme la gendarmerie de la Sainte-Alliance.

Quant aux Belges, devenus nos ennemis depuis que leurs avances avaient été repoussées, et qu’en les flattant de l’espoir d’une indépendance absolue on leur avait créé des Intérêts opposés aux nôtres, ils ne virent dans le secours que leur apportaient les Français qu’un outrage à leur honneur. Sommes-nous donc, disaient-ils, si méprisables aux yeux des Français qu’ils nous jugent incapables de nous défendre sans leur appui ? Bientôt il n’y eut plus, sur