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rellement influer sur les premières décisions de la chambre. M. Girod (de l’Ain), que le ministère avait opposé à M. Laffitte, ne l’emporta que de cinq voix sur le candidat de l’Opposition. C’était un bien faible avantage pour le ministère ; mais M. Laffitte était un si grand nom, les services par lui rendus à la royauté étaient si notables, son concurrent était si obscur, que l’Opposition s’étonna et s’indigna de n’avoir pu que balancer la victoire. M. Chambolle, secrétaire de la présidence, donna sur-le-champ sa démission par un honorable scrupule de patriotisme. La popularité de M. Laffitte avait repris tout son éclat ; on dénonça comme ennemis de la révolution de juillet tous ceux qui se déclaraient contre lui, et M. Dupont (de l’Eure), à une majorité de dix voix, fut élevé à la vice-présidence. Irrité de cet échec imprévu, Casimir Périer courut remettre au roi son portefeuille. MM Sébastiani, Louis et Montalivet l’imitèrent. Le cabinet était dissous.

Mais le 4 août, vers deux heures, un supplément au Moniteur fut tout-à-coup publié. Il annonçait que, se décidant à tirer l’épée contre la Belgique, le roi de Hollande avait repris les hostilités sur toute la ligne. Le ministère se reconstitua aussitôt.

A la première nouvelle de l’orage qui allait fondre sur lui, Léopold avait écrit au roi des Français pour lui demander du secours : le cabinet du Palais-Royal arrêta qu’une armée de 50, 000 hommes marcherait vers la frontière sous les ordres du maréchal Gérard. Cette décision fut annoncée au public dans les termes suivants : « le roi ayant reconnu l’indépendance du royaume de Belgique et sa