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Cependant, revenus de leur frayeur et trouvant libre le terrain compris entre les deux fleuves, les gardes avaient opéré leur jonction avec Diébitch ; et, le 26 mars au matin, toute l’armée russe s’avançait sur Ostrolenka.

En avant de la ville s’étend une plaine où se trouvent, comme nous l’avons dit, des dunes, des marécages et quelques mamelons boisés. C’est dans cette plaine que se déployait, en attendant les Russes, la cavalerie de Lubienski, derrière la division d’infanterie du général Kaminski.

A neuf heures du matin, la grande armée russe arrivait en masse dans la plaine, déroulée en éventail et flanquée par des nuées de Cosaques. L’affaire fut engagée par les troupes du général Berg, que l’infanterie de Kaminski reçut vigoureusement. Mais les Russes, menaçant de tout envelopper par leur nombre, il fallut céder le terrain. La cavalerie se replia la première sur Ostrolenka, et le général Pac lui ordonna de passer sur la rive droite. Suivait l’infanterie de Kaminski. Placé à l’arrière-garde, le 4e de ligne reculait lentement, et, s’arrêtant par intervalles pour repousser la cavalerie russe qui l’inondait, il faisait feu de tous ses fronts et regagnait Ostrolenka, tandis que les troupes dont il protégeait la retrace, se précipitaient, à travers la ville, vers les deux ponts, pour aller rejoindre le gros, de l’armée polonaise qui campait, dans la plus parfaite sécurité, sur la rive droite.

Mais les Russes entraient par divers points sur les traces de l’arrière-garde. Le désordre commençait. Des barricades inachevées obstruaient les rues ;