quillité de l’Europe et la sécurité des rois ? On penchait déjà pour le duc d’Orléans, quand l’opposition de lord Clancarty fit échouer le projet. Lord Clancarty s’exprima vivement sur le danger de semblables encouragements donnés à l’ambition des collatéraux. Alors, changeant de plan avec sa dextérité ordinaire, M. de Talleyrand écrivit à Louis XVIII, pour lui dévoiler cette espèce de conspiration diplomatique dont il avait, de sa propre main, noué tous les fils.
Cependant le princes arrivent à Arnouville. Le baron de Vitrolles court les rejoindre, il était impatient de sonder par lui-même les sentiments des chefs de la coalition. Quelle fut sa surprise, quand le duc de Wellington lui dit : « Il y a dans tout ceci une question de choses, la cocarde tricolore, et une question de personnes, Fouché. » M. de Vitrolles ayant alors rappelé au duc que la cocarde tricolore était le signe d’une révolte contre le roi, et Fouché un régicide. « Eh bien, répliqua le général anglais, on pourrait peut-être abandonner la question de choses, mais celle de personnes, c’est impossible[1] ? » Paroles remarquables et bien dignes d’être méditées ! Ainsi donc, dans la pensée des alliés, Fouché représentait en France une idée plus puissante que celle qui était exprimée par la cocarde tricolore elle-même ! Ah ! c’est qu’en effet,
- ↑ Nous pouvons garantir l’authenticité de ces curieux détails.