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Les gens avisés

avec une fourche, de jeter dans sa maison une grande pile de noix vertes. J’ai vu un jeune homme qui voulait faire sauter dans sa culotte son vieux père paralysé. En vérité, ma pauvre mère avait bien raison de dire : « Ce monde-ci est un grand monde. Il y a longtemps que les sots y sont les maîtres ; et je ne pense pas que ceci finisse demain. Jamais tu ne compteras toutes les herbes qui croissent dans les prés. Jamais tu ne boiras toute l’eau de la rivière de la Baïse. Tâche de vivre avec les vivants, et ne t’expose pas à demeurer seul. »

Cela pensé, Jeannille retourna dans sa maison[1].

  1. Dicté par Pauline Lacaze, de Panassac (Gers).