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CONTES FAMILIERS

d’heure après, Jeannille avait mis toutes les noix vertes à l’abri. Il attendit la fin de l’orage.

— « Adieu, femme. Profitez de la leçon.

— Merci, mon ami. »

Jeannille repartit. Une heure après, il arriva devant une maison, où un garçon criait comme un aigle à son vieux père paralysé :

— « Imbécile ! Vous ne saurez donc jamais enfiler votre culotte. Voilà plus de cent fois que vous manquez la manœuvre. Recommencez. Remontez sur la table. Vous le voyez, je tiens la culotte. Allons ! Hardi ! Sautez dedans, et enfilez les deux jambes à la fois. »

Le pauvre vieux paralysé roula par terre, sans enfiler sa culotte. Alors, Jeannille entra dans la maison.

— « Jeune homme, tu ne sais pas t’y prendre. Tiens, voici comment on enfile une culotte. Une jambe d’abord, et l’autre après. C’est fait. Adieu. Profite de la leçon.

— Merci, mon ami. »

Jeannille repartit. Mais, au bout de cent pas, il s’assit au pied d’un arbre, et se mit à penser :

— « Voici juste quatre heures que je chemine ; et j’ai déjà vu trois personnes encore plus bêtes que ma femme, ma belle-mère, et mon beau-père. J’ai vu une femme qui voulait faire monter son porc à un chêne. J’en ai vu une autre qui tâchait,