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CONTES FAMILIERS

garder son ouvrage. Enfin, il prit pitié de ces gens et de ces bêtes.

— « Maître, dit-il au propriétaire du moulin, vous allez payer pour tous. Que me donnez-vous si je vous délivre ?

— Meunier, je te donne mon moulin à vent réparé à neuf, et trois beaux mulets.

— C’est dit. « Lâche ! »

Aussitôt, le maître du moulin, dans sa voiture à quatre chevaux, conduite par un cocher tout galonné d’or, lâche la grande charrette chargée de foin, les sept chevaux, et le roulier.

La grande charrette chargée de foin, les sept chevaux, et le roulier, lâchent le meunier, et le mulet chargé d’avoine.

Le meunier, et le mulet chargé d’avoine, lâchent la servante du curé, et le pot de chambre.

La servante du curé lâche le pot de chambre[1].

  1. Fourni par M. l’abbé Magenties, de Lectoure, qui le tenait de sa grand’mère, Catherine Dubuc, veuve Langlade, morte en 1855. Notre ancienne servante, feu Bernarde Dubarry, de Bajonnette (Gers), m’a souvent récité le même conte.