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CONTES FAMILIERS

Alors, le maître partit ; et le meunier s’assit, en pleurant, devant la porte du moulin.

— « Que faire, mon Dieu ! Que faire ? »

Au coucher du soleil, une femme passa, noire comme l’âtre, et vieille, vieille comme un chemin.

— « Meunier, pourquoi pleures-tu ?

— Certes, j’ai bien raison de pleurer. Je n’ai pas un liard en bourse. Si je ne paie pas mon fermage demain matin, le maître de ce moulin me fera mettre en prison.

— Meunier, ne pleure plus. Voici de quoi payer ton fermage pendant un an.

— Merci, brave femme. »

Le lendemain matin, le meunier paya son fermage, et demeura dans le moulin. Mais, l’année suivante, le vent ne souffla guère, et il plut encore à grands déluges, si bien que le malheureux meunier, ne fut pas même en état de donner un à-compte sur le fermage.

— « Écoute meunier, lui dit le maître du moulin, si tu ne me paies pas demain matin, je te fais mettre en prison. »

Alors, le maître partit ; et le meunier s’assit, en pleurant, devant la porte du moulin.

— « Que faire, mon Dieu ! Que faire ? »

Au coucher du soleil, repassa la femme noire comme l’âtre, et vieille, vieille comme un chemin.

— « Meunier, pourquoi pleures-tu ?