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CONTES FAMILIERS

Le Grand Lion obéit. Aussitôt, le Marchand de peignes de bois sauta par terre, et renversa la table d’un coup de pied, si bien que le Grand Lion se trouva pendu par la patte.

— « Au secours, Marchand de peignes de bois ! Au secours ! »

Mais le Marchand de peignes de bois était déjà loin. Il était dans la chambre du roi de France et de sa fille.

— « Vite, roi de France. Vite, princesse. Vite, descendez à l’écurie de votre Grand Lion. Cinq minutes ne se passeront pas, que je ne m’en sois rendu maître. »

Tandis que le roi de France et sa fille descendaient vite, vite, le Marchand de peignes de bois courait au grand galop à la cuisine de l’auberge, où, depuis deux heures, la pelle de fer du poids de septante livres, rougissait à blanc dans le foyer. En trois sauts et un pet, il était à l’écurie.

— « Grand Lion, mon ami, c’est avec ça que je vais t’enseigner le jeu de tape-cul.

— Aïe ! aïe ! aïe ! Aïe ! aïe ! aïe ! Assez ! Assez ! Tu me rôtis le cul. Marchand de peignes de bois, je te reconnais pour mon maître. »

Mais le Marchand de peignes de bois frappait toujours, avec sa pelle rougie à blanc, et toujours le Grand Lion criait :

— « Aïe ! aïe ! aïe ! Aïe ! aïe ! aie ! Assez !