Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
CONTES FAMILIERS

au roi une lettre, pour retirer les dispenses. Cette lettre partit, attachée au cou d’un pigeon. Mais Pierre le Bon-Viseur tua le pigeon à la volée, d’un coup de fusil, et le Chien-Lévrier arriva avec les dispenses.

Tous cinq revinrent au château du roi.

— « Roi, dit Étienne l’Habile, voici les dispenses du pape. Maintenant, il faut me donner la princesse en mariage.

— Étienne l’Habile, tu ne l’auras pas. Mais je te donne autant d’or qu’un homme en pourra porter. »

Étienne l’Habile appela Samson le Fort, et le chargea de cent quintaux d’or, qui ne lui pesaient pas plus qu’un coussin de plume. Alors le roi dit :

— « Étienne l’Habile, rends-moi mon or. Je te donne ma fille en mariage. »

Étienne l’Habile et la princesse se marièrent ensemble. Jean Fine-Oreille, Pierre le Bon-Viseur, le Chien-Lévrier et Samson le Fort furent invités à la noce. Ils s’en revinrent le lendemain, chacun avec son cheval chargé d’écus[1].

  1. Dicté par Françoise Lalanne, de Lectoure (Gers).