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CONTES FAMILIERS

Ce qui fut dit fut fait. Alors, le Forgeron devint bien triste, car il aimait sa femme de tout son cœur.

Le grillon, le rat, et la Mère des Puces le consolaient.

— « Bon courage. Forgeron. Nous ne t’abandonnerons pas. »

En effet, une heure avant le coucher, les trois bestioles attendaient, cachées sous le coussin du lit de la Princesse Triste-Mine.

Les mariés se mirent au lit.

Aussitôt, le grillon et la Mère des Puces sautèrent sur le mari, pour le tourmenter et le mordre jusqu’au sang. Il criait et sautait, comme un possédé du Diable. À force de se démener, le pauvre homme épuisé finit par retomber comme une masse. Alors, le rat sauta sous son nez, et se mit à péter et à vesser tant qu’il put.

— « Pan ! pan ! pan ! Ft ! ft ! ft ! »

Pets et vesses empestaient le tabac dont le rat avait coutume de se nourrir. À cette odeur, le mari s’endormit comme une souche.

Le lendemain, comme il ronflait toujours, Henri IV entra dans la chambre de la Princesse Triste-Mine.

— « Eh bien ! ma fille, comment as-tu passé la première nuit de tes noces ?

— Mon père, ne m’en parlez pas. Regardez