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CONTES FAMILIERS

— Braves gens, je suis venu parler à Henri IV, et à la Princesse Triste-Mine.

— Forgeron, les voici justement, qui reviennent de la messe. »

Le Forgeron se présenta sans peur ni crainte.

— « Bonjour, Princesse Triste-Mine. Je suis venu pour vous faire rire. Bonjour, Henri IV. Je suis venu pour ferrer le grand cheval blanc Brise-Fer. Ainsi, je serai votre gendre et votre héritier. »

En voyant ainsi son prétendu, avec un grillon ancré sur le menton, un rat ancré sur le béret, et la Mère des Puces ancrée sur le bout de son nez, la Princesse Triste-Mine éclata de rire.

— « Henri IV, la première moitié de mon travail est faite. La princesse Triste-Mine vient de rire, pour la première fois de sa vie.

— Forgeron, c’est juste. Et maintenant, il s’agit de descendre à l’écurie, et de ferrer mon grand cheval blanc, Brise-Fer.

— Henri IV, je suis à votre commandement. »

Tous trois descendirent à l’écurie. Là, le Forgeron tira de sa besace son marteau, les quatre fers d’argent, et les vingt-huit clous d’or. Henri IV et la Princesse Triste-Mine ouvraient de grands yeux.

— « Forgeron, voilà des fers et des clous qui n’ont pas leurs pareils au monde.