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Les gens avisés

ferrerai des quatre pieds le grand cheval blanc, Brise-Fer. Ainsi, je serai le serai le gendre et l’héritier de Henri IV.

— Pars, mon fils, et que le Bon Dieu te conduise. »

La brave femme alla se coucher. Alors, le Forgeron tira de son coffre toute sa petite fortune, cent écus de six livres, et cinquante louis d’or. Avec les cent écus de six livres, il forgea quatre fers d’argent. Avec les cinquante louis, il forgea vingt-huit clous d’or, sept pour chaque fer.

À la pointe de l’aube tout était prêt. Le Forgeron partait pour Nérac, sa besace de cuir en bandoulière. Dans cette besace, il y avait un pain, une gourde pleine de vin, un marteau, les quatre fers d’argent, et les vingt-huit clous d’or.

Trois heures plus tard, le Forgeron mangeait et buvait, assis au bord du chemin. Dans un champ de blé voisin, chantait un grillon noir comme la suie.

— « Cri cri cri. Bonjour, Forgeron.

— Bonjour, grillon. Qu’y a-t-il pour ton service ?

— Cri cri cri. Forgeron, je veux savoir où tu vas.

— Grillon, je vais à Nérac, faire rire la Princesse Triste-Mine, et ferrer le grand cheval blanc