Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/393

Cette page a été validée par deux contributeurs.
377
Divers

consultation. J’en ai à trois prix, selon les livres dont je me sers. Consultation avec le petit livre, un écu[1] Consultation avec le moyen livre, deux écus. Consultation avec le grand livre, un louis d’or[2] et une paire de chapons gras. Mon ami, te voilà prévenu. Tu es libre. Choisis.

— Monsieur l’avocat, si vous preniez le petit livre ?

— Oui, mon ami. Le petit livre ne tient pas plus pour l’un que pour l’autre. Peut-être y trouverai-je ce qu’il te faut. Crache-moi l’écu. »

L’écu craché, l’avocat prenait le petit livre, y cherchait un moment, et fronçait le sourcil.

— « Mon ami, ton affaire n’est pas de celles où l’on voit clair au premier coup. Nous n’aurions pas dû commencer par le petit livre. Il fallait le moyen, ou le grand. Maintenant, te voilà prévenu. Choisis.

— Monsieur l’avocat, si vous preniez le moyen livre ?

— Oui, mon ami. Le moyen livre ne tient ni pour l’un ni pour l’autre. Peut-être y trouverai-je ce qu’il te faut. Crache-moi les deux écus. »

Les deux écus crachés, l’avocat prenait le moyen livre, y cherchait un moment, et fronçait le sourcil.

  1. De trois livres.
  2. De vingt-quatre livres.