Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/346

Cette page a été validée par deux contributeurs.
330
RÉCITS

— Monseigneur, je prendrais délicatement l’insecte des deux doigts. Si je ne me sentais pas trop de dégoût, je l’avalerais. Sinon, je le brûlerais à la flamme d’un cierge, et je jetterais ses cendres dans la piscine.

— Abbé, il est impossible de mieux répondre.

— Maintenant, pensa l’imbécile, je suis sûr de mon affaire. »

Quand son tour fut venu de répondre, l’archevêque d’Auch, qui le tenait pour une bête, et qui aimait à rire, lui demanda :

— « Que feriez-vous, abbé, si un âne venait à boire dans le bénitier ?

— Monseigneur, je prendrais délicatement l’insecte des deux doigts. Si je ne me sentais pas trop de dégoût, je l’avalerais. Sinon, je le brûlerais à la flamme d’un cierge, et je jetterais ses cendres dans la piscine[1]. »

  1. Dicté par feu l’abbé Estibal, natif de l’Isle-Jourdain, et mort curé de Terraube (Gers).