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RÉCITS

sur moi, pour te faire nommer curé dans une bonne paroisse.

— Mais mes enfants, Monsieur le curé ? Mais ma femme ? Mais ma femme ?

— Tisserand, je me fais fort d’arranger cette affaire avec l’évêque.

— Eh bien, Monsieur le curé, c’est dit. Je prêcherai à vêpres, le jour de Pâques.

— Tisserand, c’est dit. Compte que force gens viendront de loin, pour t’écouter. »

Le lendemain, à la fin du prône de la messe de paroisse, le curé dit aux gens de Castet-Arrouy :

— « Mes frères, soyez contents. J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Voici une lettre où le pape de Rome me mande qu’ici-même, et pas plus tard qu’aux vêpres de Pâques prochaines, prêchera le plus fameux prédicateur de la terre. Venez tous, et ne manquez pas d’inviter, dans toutes les communes voisines, vos parents et vos amis. »

Le soir de Pâques, l’église de Castet-Arrouy était vingt fois trop petite pour contenir les gens de la paroisse, et ceux qui étaient venus de Lectoure, de Saint-Avit, de Miradoux, de Peyrecave, de Flamarens, de Saint-Antoine, et d’Auvillars[1].

  1. Communes limitrophes ou voisines de Castet-Arrouy.