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RÉCITS

— Merci, Monsieur le curé.

— À votre service, mes amis. »

Les marguilliers rentrèrent dans l’église, et le curé commença la messe. Le moment du prône venu, il monta en chaire et dit :

— « Mes frères, les marguilliers de la paroisse sont venus me trouver tout à l’heure, à la sacristie, et se sont plaints de la sécheresse, qui ruine vos récoltes. Ils m’ont prié de faire pleuvoir. Je sais une prière qui fait pleuvoir, le jour même, si tout le monde est d’accord à me la demander. Voulez-vous que je fasse pleuvoir aujourd’hui ?

— Non, Monsieur le curé, dirent les garçons. Nous voulons aller nous promener, ce soir, après vêpres.

— Voulez-vous que je fasse pleuvoir demain ?

— Non, Monsieur le curé, répondirent trois ou quatre femmes. Nous avons fait nos lessives ; et nous ne voulons la pluie que lorsque notre linge sera sec.

— Voulez-vous que je fasse pleuvoir mardi ?

— Non, Monsieur le curé, dirent les jeunes filles. Nous voulons aller à la foire ce jour-là.

— Voulez-vous que je fasse pleuvoir mercredi ?

— Non, Monsieur le curé, répondit une troupe de faucheurs. Nous avons à faucher du trèfle ce jour-là.

— Voulez-vous que je fasse pleuvoir jeudi ?