le bon vin vieux. Que dira ton homme, quand il voudra percer la barrique ?
— Mie, sois tranquille. Je me charge de tout arranger. Prenons chacune un drap de lit, et partons pour le cimetière. Là, fais et dis comme moi. »
En effet, à neuf heures du soir, les deux commères entraient, enveloppées dans leurs linceuls, au cimetière, où le fossoyeur travaillait encore au clair de la lune.
— « Fossoyeur ! Fossoyeur ! Les âmes du purgatoire ont bu ton bon vin vieux.
— Tout ?
— Tout. Oui, certes, tout. »
Les deux commères repartirent au galop. Une heure après, le fossoyeur rentrait dans sa maison.
— « Femme, je viens du cimetière. Là, j’ai vu deux fantômes qui me criaient : « Fossoyeur ! Fossoyeur ! Les âmes du purgatoire ont bu tout ton bon vin vieux, — Tout ? — Tout. Oui, certes, tout. » Allons voir si les deux fantômes ont dit vrai. »
Le fossoyeur et sa femme allèrent à la barrique. Elle était sèche, et sonnait creux.
— « Femme, les deux fantômes n’ont pas menti. Les âmes du purgatoire ont bu tout mon bon vin vieux. Je souhaite qu’il leur profite. Demain, j’en achèterai de meilleur encore ; mais,