Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
8
CONTES FAMILIERS

— Mais quand je lui ai demandé : « Où est ton frère ? » il m’a répondu : « Mon frère est allé à une chasse où il jette tout le gibier qu’il prend, et emporte celui qu’il ne peut atteindre. »

— Maître, il a dit encore la vérité. Son frère se peignait, et jetait les poux qu’il avait pris. Pourtant, il a été forcé d’emporter sur sa tête ceux qui ont échappé au peigne.

— Mais quand je lui ai demandé : « Où est ta mère ? » il m’a répondu : « Ce matin, ma mère tranchait la tête à ceux qui se portaient bien, pour guérir les malades. Maintenant, elle donne des coups de bâton aux affamés, et fait manger par force ceux qui n’ont pas faim. »

— Maître, il a dit encore la vérité. Sa mère a tué, ce matin, deux poulets, pour faire du bouillon à un malade. Ensuite, elle a chassé, avec un bâton, les poules qui venaient manger le millet, pendant qu’elle gorgeait les oies.

— Mais il m’a dit aussi : « Ma mère s’est levée avant le jour, pour faire cuire le pain que nous avons mangé la semaine passée. »

— Maître, il a dit encore la vérité. Ma femme a fait au four, avant l’aube, pour rendre aux voisins le pain qu’il nous ont prêté la semaine dernière.

— Mais quand je lui ai demandé : « Où est ton