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Le Loup

— Qui frappe ?

— C’est votre neveu, ma tante.

— Tire la cordelette, et le loquet se lèvera. »

L’enfant entra dans la chambre.

— « Bonjour, ma tante.

— Bonjour, mon ami. Tu dois être las. Bois ce verre de vin qui est sur la table. C’est du vin nouveau. Je l’ai tiré tout à l’heure. Maintenant, viens te mettre au lit avec moi. »

L’enfant se déshabilla donc, et se mit au lit.

— « Ah ! mon Dieu ! Que vos jambes sont velues, ma tante !

— La vieillesse, mon ami.

— Ah ! mon Dieu ! Que vos yeux brillent, ma tante !

— C’est pour mieux te voir, mon ami.

— Ah ! mon Dieu ! Que vous avez de grandes dents, ma tante !

— C’est pour mieux te briser, mon ami. »

Alors, le Loup étrangla l’enfant, et le mangea[1].

  1. Ce conte est fort répandu en Gascogne et en Agenais. La présente leçon m’a été fournie par Louis Lacoste, du Pergain-Taillac (Gers).