Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/206

Cette page a été validée par deux contributeurs.
190
CONTES FAMILIERS

— « Bonjour, monsieur le Curé.

— Bonjour, mon ami. Où vas-tu ainsi ?

— Monsieur le Curé, je vais voir ma tante.

— Et où demeure ta tante, mon ami ?

— Monsieur le Curé, elle demeure là-bas, là-bas, dans une petite métairie, qu’on trouve après avoir passé le grand bois.

— Oh ! la brave femme. Je la connais bien. C’est une de mes paroissiennes. Deux fois par an, elle m’apporte en présent une paire de chapons gras. Souhaite-lui bien le bonjour de ma part.

— Je n’y manquerai pas, monsieur le Curé. »

L’enfant suivit son chemin, et le Loup se remit à faire semblant de lire son bréviaire.

— « Bon ! pensa-t-il. Je vais manger la tante et le neveu. »

Aussitôt, il jeta ses habits de curé, et partit au grand galop pour la petite métairie.

— « Pan ! pan !

— Qui frappe ?

— C’est votre neveu, ma tante.

— Tire la cordelette, et le loquet se lèvera. »

Le Loup tira donc la cordelette, sauta sur la pauvre vieille, et la dévora, sans en rien réserver qu’un verre de sang. Cela fait, il prit la coiffe de la morte, et se mit au lit. À peine était-il couché, que l’enfant frappait à la porte.

— « Pan ! pan !