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CONTES FAMILIERS

ce ruisseau. Je te montrerai un poirier, chargé de belles poires mûres. »

Mais la Petite Oie n’ouvrit pas la porte. Du toit de son beau château, elle s’envola sur le poirier, et se rassasia de belles poires mûres.

Tout en bas, le Loup faisait le câlin.

— « Descends, Petite Oie, descends.

— Tout à l’heure, Loup. Tout à l’heure. En attendant, régale-toi de ces belles poires mûres. »

En effet, la Petite Oie jeta quelques poires dans le ruisseau. Le Loup voulut aller les prendre ; mais il pensa se noyer.

La Petite Oie, rassasiée, s’envola dans son château.

Quelques jours après, le Loup revint frapper à la porte,

— « Pan ! pan !

— Qui est là ?

— Ami. Ouvre, Petite Oie. »

Mais la Petite Oie avait reconnu le Loup à la voix.

— « Loup, je n’ouvre pas. Tu me mangerais.

— Petite Oie, je ne te mangerai pas. Ouvre, ou j’enfonce la porte.

— Loup, la porte est solide. Je ne l’ouvrirai que si tu m’enseignes où je ferai bonne chère.

— Petite oie, suis-moi là-bas, là-bas, tout près de ce bois. Je te montrerai un pommier, chargé de belles pommes mûres. »