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Le Loup

Le Lièvre entra donc dans la cabane. Tandis qu’il se chauffait, sans se méfier, le Charbonnier l’assomma d’un coup de bâton, et le couvrit de branches, pour qu’il ne fût pas vu du Loup et du Renard.

Une heure après, le Loup arriva avec un beau mouton.

— « Loup, dit le Charbonnier, tu arrives le premier. Je n’ai jamais vu de mouton beau comme le tien. Viens le déposer dans ma cabane. Tu as froid. Je vais bien te faire chauffer. »

Le Loup entra donc dans la cabane. Tandis qu’il se chauffait, sans se méfier, le Charbonnier le poussa au beau milieu du feu. La bête pensa n’en pas sortir, et s’enfuit à travers le bois, avec le poil tout brûlé.

Une heure après, le Renard arriva avec un beau chapon bien gras.

— « Renard, dit le Charbonnier, tu arrives le premier. Je n’ai jamais vu de chapon beau et gras comme le tien. Viens le déposer dans ma cabane. Tu as froid. Je vais bien te faire chauffer. »

Le Renard entra donc dans la cabane. Tandis qu’il se chauffait, sans se méfier, et tournait le derrière à la flamme, la queue en l’air, le Charbonnier lui planta au beau milieu du cul la broche rougie à blanc. La bête en pensa mourir, et s’enfuit à travers le bois, avec la chair toute brûlée.