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Le Loup

aux pieds le pauvre monde. Nous sommes petites ; mais nous n’avons pas peur de toi. Parions que nous te ferons noyer, toi et tes compagnons.

— Vous, pauvres Guêpes ?

— Nous, Loup. Sois ici, avec les tiens, demain, au lever du soleil, et nous verrons si vous tarderez à être noyés dans la Garonne.

— Nous y serons, pauvres Guêpes. »

Le Loup repartit aussitôt, pour aller avertir son monde. Alors, le Limaçon dit aux Guêpes :

— « Mes amies, mandez tout votre monde. Le mien ne manquera pas à l’appel. Cachez-vous dans les saules, qui sont au bord de la Garonne. Moi et les miens, nous vous amènerons les Loups. Tombez sur eux au bon moment, et piquez-les jusqu’à ce qu’ils se jettent tous à l’eau.

— Limaçon, c’est une affaire convenue. »

Les Guêpes partirent donc, pour faire ce qui leur était commandé. De son côté, le Limaçon espaça les siens de cinq en cinq pas, jusqu’à la Garonne.

Le lendemain, au lever du soleil, les Loups et le Limaçon étaient à l’endroit marqué pour le départ.

— « Y es-tu, Limaçon ?

— J’y suis, Loups. Partons. »

Les Loups partirent au grand galop. Tout en courant, ils criaient :

— « Où es-tu, Limaçon ?