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Le Loup

— « Homme, je suis affamé. J’ai grande envie de te manger.

— Loup, tu sais ce que tu m’as juré.

— Je le sais. Mais, à présent, je suis dépendu. Je ne veux pas mourir de faim.

— On a bien raison de dire, Loup : « De bien faire, le mal arrive. » Si tu veux, nous allons consulter, sur notre cas, cette chienne qui vient vers nous.

— Je veux bien, homme.

— Chienne, dit l’homme, le Loup était pendu par le pied au haut d’un chêne. Il y serait mort, si je ne l’avais dépendu. À présent, pour ma peine, il veut me manger. Cela est-il juste ?

— Homme, répondit la chienne, je ne suis pas en état de vous juger. J’ai bien servi mon maître jusqu’à présent. Mais, quand il m’a vue vieille, il m’a jetée dehors, pour n’avoir plus à me nourrir, et m’a chassée dans le bois. On a bien raison de dire : « De bien faire, le mal arrive. »

— Alors, Loup, dit l’homme, nous allons consulter, sur notre cas, cette vieille jument.

— Je veux bien, homme.

— Jument, dit l’homme, le Loup était pendu par le pied au haut d’un chêne. Il y serait mort, si je ne l’avais dépendu. Maintenant, pour ma peine, il veut me manger. Cela est-il juste ?

— Homme, répondit la jument, je ne suis pas