Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
Les Niais

— Ah ! La laide chienne qu’on va noyer ! »

Jeannot repartit.

— « Ah ! La laide chienne qu’on va noyer ! Ah ! La laide chienne qu’on va noyer ! »

Au bout d’un moment, il rencontra une noce à cheval, qui menait la mariée à l’église.

— « Ah ! La laide chienne qu’on va noyer ! Ah ! La laide chienne qu’on va noyer !

— Insolent ! crièrent les garçons d’honneur. Es-tu venu ici pour insulter la mariée ? »

Ils tombèrent tous sur Jeannot, et le chargèrent de coups de fouet.

— « Comment donc dois-je dire ? demanda le pauvre garçon.

— Il faut dire : « Ainsi soient-elles toutes ! »

Jeannot repartit.

— « Ainsi soient-elles toutes ! Ainsi soient-elles toutes ! »

Au bout d’un moment, il arriva devant une maison qui brûlait.

— « Ainsi soient-elles toutes ! Ainsi soient-elles toutes !

— Huguenot ! crièrent ceux qui éteignaient le feu. Tu veux donc que nos maisons brûlent comme celle-ci. »

Ils tombèrent tous sur Jeannot, et l’assommèrent à coups de pierre.