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III

le voyage de jeannot



Il y avait, une fois, une femme qui n’avait qu’un fils, appelé Jeannot. Ce Jeannot était bête comme un seuil (de porte). Un jour, sa mère lui commanda d’aller faire moudre un sac de blé.

— « Prends garde, lui dit-elle, que le meunier, pour ses peines, ne prenne pas plus d’une poignée par boisseau. Pour ne pas l’oublier, tu répéteras, tout le long du chemin : « Une poignée par boisseau. »

— Oui, mère. « Une poignée par boisseau. »

Jeannot partit donc sur sa jument poulinière, avec le sac de blé en croupe. Pour ne pas oublier la recommandation de sa mère, il répétait, tout en cheminant :