liasses. J’en ramène cinq cents, et je ne me contenterai pas de si peu.
— Petiton, dis-tu vrai ?
— Mes amis, croyez-moi si vous voulez. Moi, je vais vendre mes cinq cents porcs à Agen. Aussitôt fait, je replonge, pour en aller chercher d’autres. »
Petiton parlait avec un tel air de vérité, que les deux canailles de maquignons ne se méfiaient plus.
— « Petiton, nous allons faire comme toi.
— Bonne chance, mes amis. Plongez. Je nage comme un barbeau. Plongez. Je suis là pour un coup, s’il vous arrive malheur. »
Les deux canailles de maquignons sautèrent dans la Garonne.
— « Au secours ! Petiton ! Au secours ! »
Petiton crevait de rire.
— « Buvez, gueusards ! Buvez, brigands ! »
Les deux canailles de maquignons se noyèrent, et on n’en entendit plus parler jamais, jamais. Petiton retourna chez sa mère, et ne tarda pas à se marier, avec une fille belle comme le jour. Il vécut longtemps, heureux et riche, avec sa femme et ses enfants[1].
- ↑ Dicté par Anna Dumas, du Passage-d’Agen (Lot-et-Garonne).