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Les gens avisés

— Merci, mon ami. »

Le jeune homme saluait pour repartir, quand le pauvre vieux estropié parla.

— « Mon ami, tu m’as assisté trois fois en un jour. Tu m’as assisté pour l’amour de Dieu. Tu m’as assisté pour l’amour de la sainte Vierge Marie. Tu m’as assisté pour l’amour de l’apôtre saint Pierre. Mon ami, tes trois charités te seront payées. Écoute. C’est moi qui suis l’apôtre saint Pierre, le portier du paradis. J’ai grand pouvoir au ciel et sur terre, et je vais t’en donner la preuve. Donne-moi ta besace à bénir. »

Le jeune homme obéit.

— « Voilà qui est fait. Et maintenant, mon ami, quoi que tu souhaites, tu l’auras. Dis seulement : « Saute dans ma besace. » Aussitôt, la personne ou chose souhaitées y sauteront, pour n’en sortir qu’à ta volonté. Adieu, mon ami. Je t’ai payé. Tâche de faire bon usage de mon présent. »

Le jeune homme salua saint Pierre, et repartit.

Pendant trois heures, il marcha droit, toujours tout droit devant soi.

Au coucher du soleil, il arriva dans une grande ville, sur le seuil d’une bonne auberge. Dans la salle commune, les servantes mettaient le couvert, et chargeaient la table d’assiettes, de pain, de bouteilles. Sur les fourneaux de la cuisine,