Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.
79
LES MORTS

vices. Ne nous quittons plus. J’ai de quoi te faire riche.

— Jean de Calais, je le veux bien. »

Mais cet homme était un traître, qui depuis longtemps guettait l’occasion de faire un mauvais coup. Il fit semblant de ramasser quelque chose à terre, empoigna vite Jean de Calais par les jambes, et le lança dans la mer grande. Le malheureux nageait, en criant au secours. Nul ne vint. Déjà le navire filait à perte de vue.

Jean de Calais nageait toujours. Mais il sentait que cela ne pouvait durer.

— « Sainte Vierge, ayez pitié de moi. »

En ce moment, un grand Oiseau Blanc volait dans la nuit, en rasant la mer grande.

— « Jean de Calais, je suis l’âme du pauvre mort. Jean de Calais tu m’as fait service. Je ne l’ai pas oublié. Mon secours ne te manquera pas. »

Et le grand Oiseau Blanc s’envola je ne sais où.

Jean de Calais nageait toujours. Mais il sentait que cela ne pouvait durer.

— « Le grand Oiseau Blanc a menti. Sainte Vierge, ayez pitié de moi. »

En ce moment, une poutre passa flottant sur la mer. Vite, Jean de Calais la saisit, et monta dessus.

— « Merci, sainte Vierge. Vous avez eu pitié de moi. Le grand Oiseau Blanc n’a pas menti. »

Pendant trois jours et trois nuits, Jean de Ca-