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CONTES MYSTIQUES

Maintenant, racaille, courez chercher le curé, et en route pour le cimetière.

— Passant, tu seras obéi. »

Le pauvre mort enterré, Jean de Calais retourna chez son père.

— « Bonjour, père.

— Bonjour, Jean de Calais. Te voilà bientôt revenu. As-tu déjà fait fortune ? Conte-moi ça. »

Jean de Calais obéit. Jusqu’à la fin, le père écouta sans mot dire.

— « Jean de Calais, tu as bien fait. Je te pardonne. Tâche de mener meilleure vie.

— Père, vous serez obéi. »

Mais Jean de Calais oublia sa promesse. Il se remit à battre le pavé, à ribotter, à courir les gueuses. Cela revint au point que son père lui dit un jour :

— « Jean de Calais, tu ne m’as pas obéi. Toujours tu empruntes à Dieu et au Diable. Tu jettes l’argent par les fenêtres. Tes dettes seront payées. Mais je n’entends pas que tu me ruines, pour des maquereaux et des putains. Tiens, voici sept mille autres pistoles. Va courir le monde, tâche de faire fortune, et ne reviens pas de sitôt.

— Père, vous serez obéi. »

Jean de Calais salua son père, sauta sur son cheval, et partit par la route de Bordeaux.

Trois jours après, il cheminait plus loin que