Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.
43
Fées, ogres, nains

— « Bonjour, roi. Buvez. Voici le vin qui rend la jeunesse. »

Le roi vida la bouteille. Aussitôt, il redevint jeune comme à dix-huit ans.

— « Roi, voici la tête de l’Ogre, haut de deux toises, qui faisait le malheur de ce pays. Roi, voici la cuirasse à l’épreuve de l’épée, de la balle et du boulet. Et maintenant, il me faut votre fille en mariage.

— Fils du roi d’Espagne, la cuirasse n’est pas à ma taille. À la place du cœur, il y a un trou gros comme le poing. Et puis, qui me prouve que la cuirasse est à l’épreuve de l’épée, de la balle et du boulet ?

— Roi, c’est juste. Demain, l’épreuve sera faite au lever du soleil. En attendant, préparez tout ce qu’il faut pour la noce. »

Le Fils du roi d’Espagne sauta sur son cheval blanc, et partit au grand galop.

Au bout de trois lieues, il s’arrêta devant la boutique d’un forgeron, qui frappait le fer avec ses sept apprentis.

— « Forgeron, regarde cette cuirasse. Y a-t-il assez de fer et d’acier pour en forger deux ?

— Oui, monsieur.

— Forgeron, je te paierai bien, et tes sept apprentis seront contents de mon étrenne. À l’ou-