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Fées, ogres, nains

un grand loup se débattait, la tête prise dans un traquenard.

Que fit le Fils du roi d’Espagne ? Il écarta les mâchoires du traquenard, et délivra le grand loup.

— « Fils du roi d’Espagne, merci. Ton service te sera payé. Fils du roi d’Espagne, je suis le Roi des Loups. Je sais qui tu es, et ce que tu veux. Tu veux couper la tête à l’Ogre, haut de deux toises, qui fait le malheur de ce pays. Tu veux la cuirasse à l’épreuve de l’épée, de la balle et du boulet.

— Roi des Loups, tu as dit la vérité.

— Fils du roi d’Espagne, l’Ogre, haut de deux toises, qui fait le malheur de ce pays, est là-bas, là-bas, au plus fourré de ce grand bois. La cuirasse à l’épreuve de l’épée, de la balle et du boulet, l’Ogre l’a sur le dos et sur la poitrine. À la place du cœur, il y a dans la cuirasse un trou gros comme le poing. C’est là le bon endroit pour frapper. Fils du roi d’Espagne, je t’aiderai quand il faudra faire bataille. Partons. »

Le Fils du roi d’Espagne sauta sur son cheval blanc, et prit en croupe le Roi des Loups.

— « Au galop ! »

Le cheval blanc partit aussi vite que le vent jusqu’au plus fourré du grand bois.