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Fées, ogres, nains

Le Fils du roi d’Espagne salua la princesse, sauta sur son cheval blanc, et partit au grand galop.

Au bout de trois lieues, il s’arrêta dans un grand bois, sous un vieux chêne, pour laisser souffler sa bête. Tout en-haut du vieux chêne, un hibou se débattait, la tête prise entre deux branches.

Que fit le fils du roi d’Espagne ? Il grimpa comme un chat tout en-haut du vieux chêne, cassa les deux branches, et délivra le hibou.

— « Fils du roi d’Espagne, merci. Ton service te sera payé. Fils du roi d’Espagne, je suis le Roi des Hiboux. Je sais qui tu es, et ce que tu veux. Tu veux le vin qui rend la jeunesse.

— Roi des Hiboux, tu as dit la vérité.

— Fils du roi d’Espagne, du vin qui rend la jeunesse, il ne reste plus qu’une bouteille, une bouteille conservée depuis les noces de Cana, où fut invité Notre-Seigneur Jésus-Christ. Cette bouteille est là-bas, là-bas, au plus fourré de ce grand bois, gardée par une terrible Bête sauvage, qui ne dort ni nuit ni jour. Fils du roi d’Espagne, je t’aiderai quand il te faudra faire bataille. Partons. »

Le Fils du roi d’Espagne sauta sur son cheval blanc, et le Roi des Hiboux s’accrocha sur le pommeau de la selle.