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CONTES MYSTIQUES

Les valets obéirent. Mais la princesse avait tout vu, et elle s’arrangea de façon à écouter derrière la porte sans paraître.

Le beau jeune homme entra sans peur ni crainte.

— « Bonjour, roi. Je suis le Fils du roi d’Espagne. Mon père est plus riche que la mer. Moi, je suis fort et hardi comme pas un. Roi, j’ai vu ta fille. Elle est belle comme le jour. On la dit sage comme une sainte. J’en suis amoureux à perdre la tête, et je vous la demande en mariage.

— Fils du roi d’Espagne, je vais t’imposer trois épreuves terribles. Si elles ne te coûtent pas la vie, tu auras ma fille en mariage. Va me chercher le vin qui rend la jeunesse. Va couper la tête à l’Ogre, haut de deux toises, qui fait le malheur de mon pays. Va me chercher la cuirasse à l’épreuve de l’épée, de la balle et du boulet.

— Roi, vous serez obéi. »

Le Fils du roi d’Espagne salua le roi et sortit. Derrière la porte de la chambre, il rencontra la princesse.

— « Fils du roi d’Espagne, j’ai tout entendu. Tu es beau. Je t’aime. Si tu fais ce que t’a commandé mon père, tu auras prouvé que tu es fort, adroit, et hardi. Pars. Je prierai pour toi le Bon Dieu, et la sainte Vierge Marie.

— Princesse, vous serez obéie. »