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SUPERSTITIONS

bout de sept ans de mariage, elle n’en savait pas plus que le premier jour.

Un matin de la Saint-Martin[1], le tisserand dit en se levant

— « Femme, j’ai besoin d’aller à la foire de Lectoure. Tu garderas la maison, jusqu’à ce que je sois revenu.

— Mon homme, sois tranquille. La maison sera bien gardée. »

Le tisserand partit. Sa femme le suivait doucement, doucement, en se cachant derrière les arbres et les haies. Arrivé au milieu d’un petit bois, son mari tira quelque chose de sa poche, le cacha au pied d’un genévrier, et repartit. Cinq minutes après la femme avait trouvé la chose cachée. C’était une noix, grosse comme un œuf de dinde, d’où l’on entendait crier :

— « Brrr. Ouvre la noix. Brrr. Où est l’ouvrage ? Brrr. Ouvre la noix. »

La femme rentra vite chez elle, avec sa trouvaille. Toujours elle entendait crier :

—. « Brrr. Ouvre la noix. Brrr. Où est l’ouvrage ? Brrr. Ouvre la noix. »

Enfin, la femme ouvrit la noix. Aussitôt, treize mouches se mirent à voler par la chambre.

  1. Le 11 novembre. Il y a ce jour-là, à Lectoure, une grande foire de mules.