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Êtres malfaisants

la corde du puits autour des reins, et se fit descendre en bas par ses deux camarades, aidés du maître et de la servante. Un moment après, il remontait, portant un gros chien pourri. Cette charogne enterrée, l’Espagnol redescendit, et remonta avec le corps du Basilic. La male bête avait le corps pareil à celui d’une loutre, avec une tête d’homme couronnée d’or, comme les empereurs et les rois.

Les trois Espagnols payés et partis, le maître arracha la couronne d’or, et dit à la servante :

— « Prends ceci, mie. Tu l’as certes bien gagnée. Et maintenant, enterrons le Basilic. »

Voilà comment la male bête mourut, à Mauvezin, par le petit miroir d’une servante, qui vendit fort cher la couronne d’or à un bijoutier de Toulouse, et trouva ainsi un bon mari. Pour sept ans, la terre se trouva débarrassée du Basilic. Mais alors, il en naquit un autre. Pourtant, je n’ai jamais ouï dire qu’il ait reparu à Mauvezin[1].

  1. Dicté par feu Madame Bache, de Mauvezin (Gers). La croyance au Basilic est encore fort répandue en Gascogne.