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Êtres malfaisants

instincts grossiers de ces hommes du Nord, terrifièrent nos douces populations, qui en firent un objet de crainte. Ces premières impressions ne s’effacèrent jamais totalement ; on menaçait les enfants indisciplinés du Bécut, et peu à peu, le Bécut passa à l’état d’être légendaire [1]. »

  1. Dompnier de Sauviac, Chroniques de la Cité et du Diocèse d’Acqs, l. II, p. 134. Il est bien entendu que je laisse à l’auteur toute la responsabilité de ses hypothèses, romantiques comme son style. En gascon becut, comme bequin, signifie pourvu d’un bec. Ceze becut ou ceze bequin, pois chiche, parce que le pois chiche a un bec, qui manque au pois vert. Becut signifie, par extension, vorace, glouton, ogre. Cette dernière acception existe notamment dans les Landes, où l’on donne aussi le même nom aux cousins et moustiques, fort nombreux dans ce pays de marécages. Je n’ai jamais rencontré la croyance aux Bécuts, que dans la partie de la Gascogne correspondant aux départements des Hautes-Pyrénées, des Basses-Pyrénées et des Landes.