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Êtres malfaisants

fourches et des faulx. Pendant six nuits et six jours, ils cherchèrent sans rien trouver. Le matin du septième jour, un jeune homme, suivi de trois dogues, grands et forts comme des taureaux, vint frapper de bonne heure à la porte du château.

— « Bonjour, marquis, bonjour, marquise de l’Iisle-Bouzon. On dit que le Roi des Hommes Cornus vous a volé votre fille, et l’a emportée sous terre, dans les rochers du Milord.

— Mon ami, c’est la vérité.

— Eh bien, il y a longtemps que je suis amoureux de votre fille. Si je vous la rends, jurez-moi, par vos âmes, de me la donner en mariage.

— Nous te le jurons par nos âmes. »

Le jeune homme salua le marquis et la marquise de l’Isle-Bouzon, siffla ses trois dogues et partit. Pendant un grand mois, on n’entendit plus parler de lui ; mais il ne perdait pas son temps. Nuit et jour il courait le pays avec ses bêtes, à la recherche du Roi des Hommes cornus. Enfin, il finit par le rencontrer, à minuit, dans les rochers du Milord.

— « Jeune homme, où vas-tu, si tard ?

— Roi des Hommes cornus, mêle-toi de tes affaires. Je vais où il me plaît. Ce n’est pas à toi que je demanderai la permission de voyager.

— Jeune homme, tu as là trois dogues superbes. Il me les faut.