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SUPERSTITIONS

assis en haut du vieux rempart. Il agitait son bras droit, comme un semeur qui secoue du blé. Cette fois, ce fut lui qui me parla le premier.

— « Bonsoir, petit Cazaux.

— Bonsoir, Homme Vert.

— Petit Cazaux, il y a longtemps que tu me cherches. Je le sais. Que me veux-tu ?

— Homme Vert, c’est vous qui gardez les oiseaux, et qui êtes le maître de toutes les bêtes volantes. Donnez-moi un merle, un beau merle qui siffle bien.

— Petit Cazaux, je ne donne pas mes bêtes volantes ; et je ne vends mes oiseaux ni pour or, ni pour argent. Si tu veux un merle, un beau merle qui siffle bien, tâche de l’attraper. — Et maintenant, petit Cazaux, rentre à la maison. Tes parents sont inquiets à cause de toi. »

L’Homme Vert partit, et je rentrai à la maison, où tout le monde fut bien aise de me voir. Pendant trois ou quatre ans encore, je revins seul, et bien souvent, au même endroit. Pourtant, jamais, au grand jamais, je n’ai revu l’Homme Vert[1].

  1. Dicté par feu Cazaux, de Lectoure (Gers). Quelques vieillards de cette ville, m’ont parlé plus vaguement de l’Homme Vert.