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Êtres bienfaisants ou neutres

l’année, vivent cachées au fond de l’eau, pour n’en sortir que la nuit de la Saint-Jean, et danser dans les prés, depuis minuit jusqu’à la pointe de l’aube.

— « Hi ! hi ! Hi ! hi ! »

Vêtues de robes d’or et d’argent, les Sept Belles Demoiselles sortirent du grand lavoir, et se mirent à danser une ronde autour du vieux saule creux où le Déserteur s’était blotti.

Les Sept Belles Demoiselles chantaient, en dansant :

— « Hi ! hi ! Hi ! hi ! Nous sommes les Sept Belles Demoiselles, qui savent tout ce qui se fait, et tout ce qui se fera. — Hi ! hi ! Hi ! hi ! Il se passe ailleurs force choses, que les gens de ce pays sauront bientôt. — Hi ! hi ! Hi ! hi ! Napoléon a fini de faire bataille contre tous les rois de la terre. — Hi ! hi ! Hi ! hi ! Les ennemis de Napoléon l’ont emmené prisonnier, dans une île de la mer, dans l’île de Sainte-Hélène. — Hi ! hi ! Hi ! hi ! La paix est faite. À Paris, le roi de France est retourné dans son Louvre. — Hi ! hi ! Hi ! hi ! »

Ainsi les Sept Belles Demoiselles chantèrent, en dansant leur ronde, toute la nuit, depuis minuit jusqu’à la pointe de l’aube. Alors, elles plongèrent au fond du grand lavoir, pour vivre toute une autre année, cachées sous l’eau, et n’en sortir qu’à la prochaine nuit de la Saint-Jean.

Le Déserteur avait tout vu, tout entendu. Il