Les Petits Hommes ne sont pas méchants, et même ils rendent service au besoin. Si vous voulez les voir tout bleus de colère, vous n’avez qu’à crier : « Couac ! couac ! couac ! » comme les oies, qui les battent à grands coups de bec, chaque fois qu’elles les rencontrent. Si vous voulez les voir contents comme des pinsons, dites :
« Rigue, rague.
C’est aujourd’hui la paie[1]. »
Autrefois, les Petits Hommes se montraient de temps à autre. Maintenant, je n’en entends plus parler. Peut-être se sont-ils dépaysés. Peut-être n’osent-ils plus sortir le jour, à cause de la méchanceté des gens, ou par crainte d’être battus par les oies, à grands coups de bec.
Les Petits Hommes boivent et mangent comme nous. Voici comment ils se procurent ce qu’il leur faut.
Selon les saisons, la terre porte différentes récoltes : du foin au mois de juin, du blé au mois de juillet, des raisins et du maïs au mois de septembre. Il y a aussi les fruits de toutes sortes, qui viennent chacun en son temps, et le bétail
- ↑ Ces deux lignes riment en gascon :
Rigo, rago.
Est anèit la pago.