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SORCIERS, SABBAT, SORTILÈGES

Le curé prit son eau bénite et son goupillon, mit le pied sur le balai, et cria :

— « Hardi, balai,
Jusqu’à l’heure et demie. »

Le balai partit, à travers les nuages, cent fois plus vite que le vent. En cinq minutes, le curé et sa servante étaient rendus au lieu du sabbat. C’était un beau château, comme le roi n’en a pas de pareil. Sorciers et sorcières, dansaient au son des violons. Quand ils étaient las, ils allaient s’asseoir à de grandes tables, chargées de plats et de vins de toute espèce.

Le curé, à moitié mort de peur, secoua l’eau bénite avec son goupillon.

Tout disparut aussitôt. Le curé se trouva porté, sans savoir comment, dans un nid de pie, à la cime d’un peuplier, entre les rivières du Tarn et de l’Aveyron[1].

  1. Dicté par Antoinette Sant, née Cousturian, de Sarrant (Gers).