— Attends, Diable. Je vais te délivrer à grands coups de marteau. »
Le Forgeron prit son marteau à frapper devant. Pendant trois heures d’horloge, il cogna fort et ferme sur le Diable, qui jurait et criait comme un perdu :
— « Pas si fort, Forgeron. Pas si fort.
— Courage, Diable, c’est pour ton bien. »
Enfin, la male bête se leva toute sanglante, et les os broyés en cent morceaux. Alors, le Forgeron la mena devant les latrines, et lui mit le nez sur le trou.
— « Flaire, Diable, cette bonne odeur. Cela te fera du bien. »
À son tour, le Diable mit le nez sur le trou. Aussitôt, le Forgeron le prit par les jambes, le lança dans les latrines, et boucha le trou à chaux et à sable.
— « Et maintenant, Diable, tâche de sortir de là. »
Jamais le Diable ne put sortir de sa prison, et le Forgeron vécut heureux et tranquille, avec sa femme et ses enfants[1].
- ↑ Dicté par Pauline Lacaze, de Panassac (Gers), et par Mademoiselle Sant, de Sarrant (Gers).